Les routes de campagne semblent se faire de plus en plus étroites et sinueuses dans la belle campagne de la botte du Hainaut, au fur et à mesure que l’autocar affrété par le Club royal des gastronomes de Belgique s’approche de Solre-Saint-Géry, fief du chef Vincent Gardinal. Encore quelques minutes et nous sommes accueillis par la jeune équipe de salle du Prieuré Saint-Géry, dans cette maison de caractère à l’atmosphère chaleureuse et intime, où seul importe le bonheur de l’instant.
Des mises en bouche originales accompagnent un champagne de la maison Larmandier Bernier. Le service est généreux.
La première entrée apporte de beaux contrastes de textures : la chair ferme du turbot, le crémeux du foie gras, l’onctuosité d’une purée de trompettes de la mort, le croquant de cocos de Paimpol, la souplesse de petites girolles. Un fin velouté de volaille lie le tout et un magnifique Rully 1er cru du domaine Dureil Janthial, habilement suggéré par le nouveau sommelier Roland Kempinaire, galvanise le plat.
L’entrée suivante élève les goûts en puissance. Une superbe sauce mousseline au vin rouge et à l’échalote enivre un duo tendre de bar de ligne et de joue de bœuf. Le chef joue là encore sur les contrastes de textures pour nous surprendre avec des lentilles frites très croquantes. L’ensemble est osé et demandait un vin rouge, un mercurey en l’occurrence, pour prendre toute son ampleur.
Période automnale obligeant, nous avions demandé au Chef une pièce de gibier. La viande est de grande qualité et la cuisson l’a juste magnifiée. L’accompagnement de poire, oignon et beignets de châtaignes, apporte des nuances de saveurs bienvenues à la dégustation que vient exalter un vin du domaine La Marfée dans le Languedoc.
Une fois n’est pas coutume, le brigadier du jour, avait également demandé au Chef de prévoir une sélection de fromages de Belgique. Le sommelier, un peu taquin, avait prévu pour les amateurs, une remarquable bière de l’Abbaye de Saint Bon-Chien, en Suisse. Les convives moins adeptes du breuvage houblonné, ont pu trouver satisfaction avec un Chignin Bergeron du domaine Quénard.
Pour conclure ce repas où régnait une incomparable ambiance amicale, le Chef avait créé une surprise autour du baba au rhum en ajoutant un biscuit croustillant et des fruits de saison.
L’un des membres, souhaitant probablement prolonger ce moment d’exception et scandant « carpe momentum, » tenu à offrir du Champagne de la maison Bollinger à tous les convives, qui le remercièrent vivement. Comme à l’accoutumé le Président, auquel se joignit le Président d’honneur, complimenta le Chef et son équipe sous les applaudissements mérités des membres du Club et de leurs invités.
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