Le « Club des gastronomes » s’est remis à table
Après une éclipse de cinq ans, la gastronomie reprend ses droits en Belgique.
Ce n’est pas encore le splendide épanouissement d’avant-guerre, la qualité des matières premières et des matières d’accompagnement étant loin de correspondre, souvent, aux exigences des palais délicats.
Où sont, entr’autres, la volaille de Bruxelles, dont la chair généreuse et belle de fermeté fondait sous la dent; où, l’entrecôte de bœuf juteuse; ou, le porc engraissé dans les règles; où, le beurre sans mélange; où, le lait qui n’usurpe pas son nom; où, le jambon d’Ardenne fumé comme autrefois? Pour les trouver, il faut interroger ses souvenirs…
Mais on remonte la pente.
Rendons grâce à ceux qui, nonobstant les insuffisances et les entraves actuelles, s’efforcent de restaurer chez nous le culte des bonnes choses, solides et liquides.
Au premier rang de ces « restaurateurs », (au sens professionnel du mot parmi eux), il convient de citer les membres du « Club des gastronomes » qui vient d’inaugurer son nouveau panonceau à l’occasion de la reprise de son activité.
Déjà plusieurs séances se sont tenues, notamment à Virelles-Chimay, à Deurle-sur-Lys, à Mons et à Poix-Saint-Hubert, endroits connus de tous les connaisseurs en fin manger. Ce furent autant d’étapes gourmandes où se succédèrent, à la délectation unanime : les anguilles sur feu de bois à la Saint-Christophe, le porcelet étoffé à l’occitane et le jambon d’Ardenne en croûte, sans parler des plats qui ont leur nom dans tous les livres de cuisine.
Applaudissons, de tout cœur, à cette résurrection. Il n’y aura pas que les gens « sur leur bec » pour s’en réjouir. Quand la gastronomie va, dans un pays, c’est que le reste ne va pas mal. Et chacun y trouve son compte.
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